LE TEMPS




Dans les Tablettes d’Émeraude, Thoth demanda au Maître : Qu’est-ce que le temps ?

Le Maître, dans son explication, lui dit :

« Au commencement, il y avait la pensée éternelle, et pour que la pensée soit éternelle, le temps doit exister. Donc, dans la pensée omniprésente a grandi la Loi du Temps. Oui, le temps existe à travers tout l’espace, flottant dans un mouvement fluide et rythmé, il est éternellement en état de fixation.

Le temps ne change pas, mais tout change dans le temps. Car le temps est la force qui garde les événements séparés, chacun dans son propre lieu. Le temps n’est pas en mouvement, mais tu peux te déplacer dans le temps comme ta conscience se déplace d’un événement à l’autre. »

Ce qu’il faut retenir de ces explications, c’est que le temps ne change pas, il n’est pas en mouvement, mais tout change dans le temps. Nous nous déplaçons dans le temps.

Dans le monde du temps linéaire de la Terre, la perception de temps varie d’une personne à l’autre. Pour certains la perception du temps est longue, pour d’autres le temps s’accélère et passe à grande vitesse. Les personnes âgées vivent dans le passé, les jeunes dans le futur et ceux entre les deux courent après le temps et demande que le temps s’arrête, pour qu’ils puissent respirer le temps d’un instant.

Les gens décrivent le temps selon leur perception : le temps présent, le temps passé, le temps futur, le temps s’écoule, le temps s’arrête, le temps pesant, le temps manqué, le temps mort, le temps joyeux, le temps d’une paix, le temps éternel, etc.

Les Grecs de l’Antiquité avaient classé le temps en trois catégories : Chronos, le temps physique, Kairos, le temps métaphysique et Aiôn, le temps cyclique. De nos jours, la science se rapporte au temps en considérant trois états : passé, présent et futur. Le calcul du temps se fait sur la durée de ces états. Les philosophes, les psychanalystes, les psychologues, de même que l’homme ordinaire, ont des perceptions différentes du temps. Le temps pour l’un n’est pas ce qu’il est pour l’autre.

Que nous soyons un des personnages mentionnés plus haut ou simplement un homme de la rue, le temps le plus important pour nous est le temps présent. Apprendre à vivre dans ce temps présent, dans le monde dans lequel l’humain vit actuellement, relève vraiment du défit.

L’ici et maintenant est plus facile à dire qu’à faire. Le présent est la seule réalité à notre portée : le passé nous a échappé et le futur ne nous appartient pas. Or, nous passons beaucoup de temps à regretter l’un et à appréhender l’autre. Ne pas vivre le moment présent, c’est donc tout simplement vivre dans une illusion. Être dans « l’ici et maintenant », ce n’est pas se voiler la face devant l’avenir ou agir comme si le passé n’avait pas été. C’est avoir conscience de ce qui se passe en soi et hors de soi, revenir à ses sensations et à ses émotions, savourer la vie et ne pas fuir systématiquement, en cas de gêne ou de douleur.

Dans une société où la performance est valorisée, le concept du « ici et maintenant » peut faire sourciller plusieurs. Il peut même être synonyme de paresse et d’insouciance. Peut importe ce que les autres pensent, le but est de s’imprégner de ce moment présent.

Aller dans le moment présent, c’est facile en fait. Mais ce qui est un peu plus compliqué, c’est d’y rester ! Rester dans l’instant présent de façon continue demande beaucoup de concentration, de vigilance et de discipline. Il faut pratiquer et pratiquer encore. Petit à petit, le but du jeu est d’apprendre à déjouer tous les pièges du mental, car notre mental n’aime pas ça « l’instant présent ». Le mental aime tout contrôler. La seule chose qu’il ne contrôle pas, c’est le moment présent. C’est pour ça que rester dans ce « présent » est si difficile et demande un effort constant.

Le mental est un vagabond, un singe fou, un hamster dans course folle, il ne veut jamais arrêter de peur d’être neutralisé.

Vivre l’instant présent, c’est alors être présent à soi. Notre esprit, en activité incessante entre nos impressions du passé et nos projets pour l’avenir, entre nos préjugés et nos appréhensions semble s’opposer à une telle possibilité. Dès lors, il ne s’agit pas de refuser la pensée du passé et du futur, puisqu’elle nous est essentielle pour penser et parler, mais de ne plus nous identifier entièrement à elle. Rien de l’existence humaine n’est refusé puisque tout a lieu dans le présent de la pensée ; la différence réside dans les conséquences que l’on tire de la perception des pensées.

Le présent est la seule réalité à notre portée : le passé nous a échappé et le futur ne nous appartient pas. Or, nous passons beaucoup de temps à regretter l’un et à appréhender l’autre. Ne pas vivre le moment présent, c’est donc tout simplement vivre dans une illusion. Être dans « l’ici et maintenant », ce n’est pas se voiler la face devant l’avenir ou agir comme si le passé n’avait pas été. C’est avoir conscience de ce qui se passe en soi et hors de soi, revenir à ses sensations et à ses émotions, savourer la vie et ne pas fuir systématiquement en cas de gêne ou de douleur… Adopter cette façon d’être au monde est l’une des meilleures solutions pour se protéger du pessimisme ambiant et apaiser ses propres angoisses personnelles. Et, ainsi, être plus présent à soi et aux autres, pouvoir sans culpabilité ni complaisance se retourner sur son passé et se projeter dans l’avenir de manière à la fois sereine et réaliste.

L’ouvrage d’Eckhart Tolle « Le pouvoir du moment présent » est un outil intéressant pour apprendre la vie dans l’ici et maintenant.

Bon instant présent !